UTILISATION DES MEDICAMENTS TRADITIONNELS Il faut plus de responsabilité

by Votre Santé Magazine

 

 

 

 

Dans nos sociétés, il existe plusieurs gammes de tisanes et autres produits traditionnels pour soigner certaines maladies. Cela se fait dans le cadre général de la médecine traditionnelle au Burkina Faso. Dois-je le rappeler, bien avant la médicine conventionnelle, c’est la médecine traditionnelle qui assurait la couverture des besoins sanitaires des populations. Par la suite, elle sera progressivement interdite et ce, jusqu’aux années des indépendances où la pharmacopée a repris sa place pour finalement être reconnue officiellement dans la loi portant Code de santé publique en 1994.

Cette pharmacopée traditionnelle peut être définie comme un ensemble de savoirs, de connaissances, de pratiques, de techniques de préparations et d’utilisations des substances végétales, animales et/ou minérales, qui servent à diagnostiquer, prévenir et/ou éliminer un déséquilibre physique, mental ou social. De nos jours, l’utilisation des produits dérivant de la pharmacopée traditionnelle fait débat dans l’opinion. Pendant que les uns célèbrent leurs vertus, les autres en dénoncent les travers et s’en méfient sérieusement. En tout cas, l’utilisation de ce type de produits n’est pas appréciée de la même manière par tous. La problématique de l’utilisation des produits traditionnels se pose et ce, d’autant plus qu’au niveau des acteurs du secteur, il y a des brebis galeuses dont le seul objectif est de faire du business sur le dos de leurs « patients ».

Du même coup, la règle qui vaille, pour ces sans foi ni loi, c’est de se remplir les poches en vendant à leurs clients des produits aux origines et à la qualité douteuses. Au lieu de soigner le mal, ils l’aggravent et même rajoutent d’autres maladies. Quand le médecin néphrologue, Dr Gérard Coulibaly, explique dans une interview que les produits traditionnels dont on ignore le principe actif peuvent parfois causer l’insuffisance rénale aiguë, cela conforte certaines critiques et réserves sur certains produits d’origine traditionnelle. Il est temps d’invoquer la responsabilité de tous : les patients, les promoteurs des produits de la pharmacopée traditionnelle, les pouvoirs publics. Chacun doit mettre du sien pour que les bonnes pratiques et les savoirs traditionnels en matière de soins de santé ne soient pas galvaudés et sacrifiés sur l’autel de l’argent et la cupidité d’une race de « soigneurs » prédateurs.

 

Valérie TIANHOUN

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