Le Laboratoire national de la santé publique (LNSP) a organisé, le mercredi 29 mai 2013 à Bobo-Dioulasso, un atelier de sensibilisation avec les élus locaux. Objectifs : amener ceux-ci à accentuer le contrôle des risques sanitaires liés à la consommation de l’eau et des aliments dans les collectivités locales du Burkina.
« Conformément à ses missions, le LNSP assure les contrôles de qualité des eaux de boisson. Cependant, tous les producteurs ne sont pas prompts à en profiter. En effet, au cours d’une évaluation de la qualité de l’eau en sachet sur la place publique, nous nous sommes rendu compte qu’un très grand nombre des producteurs se soustrayaient systématiquement au contrôle de qualité », a fait remarquer le directeur général du LNSP, Pr Maxime Drabo, à l’ouverture des travaux. Venus des communes de Gaoua, Diébougou, Houndé, Banfora, Orodara, Bobo-Dioulasso, de la Ligue des consommateurs, du ministère de la Santé et de la direction régionale de la Santé des Hauts-Bassins, les participants ont été informés des irrégularités constatées sur les sachets d’eau en vente sur le marché. Conscient que ces manquements aux normes sanitaires concernant les eaux en sachet touchent tant bien la sécurité sanitaire des populations que les fabricants eux-mêmes, le DG du LNSP a expliqué à ses hôtes toute l’importance de la rencontre en vue d’impulser une nouvelle dynamique dans le contrôle, en comptant sur l’appui des élus locaux. « Nos élus locaux constituent, pour nous, des interlocuteurs fiables en matière de promotion de la santé des populations dont ils ont la responsabilité. C’est pourquoi ce présent atelier suscite l’espoir d’une prise en main énergique du contrôle systématique de la qualité sanitaire des produits de consommation tels que l’eau et les aliments », a-t-il ajouté.
Trois communications ont permis aux participants de cerner la question sécuritaire d’eau en sachet, sur laquelle le DG du Laboratoire national a appelé les consommateurs à la vigilance. S’agissant des non-conformités identifiées au cours des contrôles réalisés par le LNSP, il est ressorti que certains sachets d’eau, analysés par échantillonnage, présentent des germes pathogènes dangereux pour la santé, et ce en proportion inquiétante. D’où toute l’importance d’une telle rencontre pour inciter une sensibilisation à la base. Une autre communication entendue concerne les risques sanitaires individuels et collectifs liés à la consommation d’eau polluée.
La date de péremption des sachets
De cet exposé, le DG du LNSP n’a pas manqué de relever les complications liées aux maladies transmises par les aliments dont les souffrances et pertes en vies humaines sont à considérer. Au regard de l’ampleur de la situation, la sensibilisation et la prise de conscience en matière de contrôle et de consommation restent, affirme le DG, une affaire de tous.
A la question de savoir comment se prémunir de la mauvaise qualité des eaux sur le marché, le DG du LNSP a situé les irrégularités au niveau du français approximatif inscrit, de l’absence de dates de fabrication et de péremption sur les sachets. A l’issue de la rencontre, les élus locaux, venus des différentes communes sus- citées, ont eu des échanges directs avec les communicateurs sur leur implication dans le contrôle des risques sanitaires liés à la production et à la commercialisation des produits alimentaires dans les espaces communaux. Le DG du LNSP a dit avoir répertorié une centaine de producteurs d’eau en sachet, plus connus par leurs produits inondant le marché que par la localisation physique de leurs outils de production. Cette situation qui ne favorise que la fabrication illicite d’eau ne peut avoir de solutions adéquates, selon le DG du LNSP, qu’avec l’implication des élus locaux qui vivent avec leurs populations, qui connaissent mieux chacun les différents recoins de leurs territoires. Et au DG du LNSP de conclure que son institut a été créé en octobre 1999 pour contrôler la qualité sanitaire des aliments mis sur le marché de la consommation au Burkina Faso. Son rôle est d’informer, non seulement, les consommateurs des villes et campagnes des risques sanitaires qu’ils ont pu détecter sur les sachets d’eau, mais aussi, de dévoiler au public la mission et les activités dévolues au LNSP.
Josias Zounzaola DABIRE