Les femmes handicapées du Burkina donnent de la voix
L’Union nationale des associations de femmes handicapées du Burkina Faso (UNAFEHB) était face à la presse, le mercredi 3 décembre 2014, pour marquer d’une pierre blanche la célébration de la Journée mondiale de la personne handicapée. C’est la Maison du retraité Antoine Nanga à Ouagadougou qui a abrité cette rencontre dont le but était aussi de donner de la visibilité à l’UNAFEHB par le biais des médias.
Le monde entier célèbre, le 3 décembre de chaque année, la Journée mondiale de la personne handicapée. Au Burkina Faso, même si sur le plan national aucune activité n’a été entreprise cette année, l’Union nationale des associations de femmes handicapées du Burkina Faso (UNAFEHB) n’a pas voulu rester en marge de la célébration. Elle a donc organisé une série d’activités au nombre desquelles, une conférence de presse tenue à la Maison du retraité Antoine Nanga à Ouagadougou. Outre la rencontre avec les Hommes de médias, il est également prévu un « dassandagha » les 6 et 7 décembre prochains à la Maison des jeunes et de la culture Jean Pierre Guingané. Cette Journée est destinée à faire connaître les problèmes que vivent les personnes handicapées et à mobiliser les soutiens en faveur de leur dignité, de leurs droits et de leur bien-être.
Pour la célébration à l’international, le thème retenu cette année par l’Organisation des Nations unies (ONU) est : « La technologie au service de la participation sociale des personnes handicapées ». Thème retenu également par l’UNAFEHB pour sa célébration afin d’interpeller les décideurs et les dirigeants à prendre en compte la personne handicapée dans l’utilisation de ces technologies. Cette prise en compte pourrait se faire, selon les conférencières, à travers l’installation de logiciels adaptés à leur handicap, l’installation de systèmes de sonorisation, d’appareillage dans les salles lors des cérémonies. Elles entendent par là également qu’une structure de formation publique soit mise en place au profit des personnes handicapées, les structures existantes étant toutes des privées que l’Etat accompagne. Les femmes handicapées veulent aussi accéder facilement aux centres de santé et œuvrer à un changement de mentalités. Pour elles, les objectifs poursuivis par la SCADD ne peuvent être atteints que si toutes les composantes de la société sont prises en compte sans discrimination aucune.
Dans son adresse à la presse, l’UNAFEHB a estimé que, sur le plan législatif national mis en place pour la promotion des droits de la femme, aucun texte n’est consacré à la femme handicapée. De plus, les textes généraux (code, loi, Constitution) ne comportent pas de dispositions spécifiques relatives aux femmes handicapées. Pour les membres de l’Union, la situation de la femme handicapée est marquée par une discrimination fondée sur le sexe et le handicap, et est ressentie sur de nombreux plans : famille, société, éducation, santé, formation professionnelle, emploi. Au plan économique, les problèmes de la femme handicapée sont ceux d’une femme ordinaire, seul le handicap fait la différence, ont-elles signifié. Aussi l’UNAFEHB compte-t-elle mettre en place un comité en vue d’entrer en contact avec les autorités de la transition et celles du gouvernement à venir pour mieux se faire entendre et plaider pour une meilleure insertion socioprofessionnelle de ses membres et partant de la personne handicapée en général.
L’UNAFEHB en bref
C’est en 2003 que les associations de femmes handicapées ont décidé de se constituer en union. Cette union est ouverte à toutes les associations de femmes handicapées. Au nombre de celles-ci, des handicapées auditives, visuelles, mentales, motrices et des femmes albinos. L’Union se donne pour but de promouvoir la dignité et l’égalité des chances pour les femmes handicapées dans une société inclusive. Elle vise, entre autres objectifs, à promouvoir une unité d’actions de ses membres au niveau national par la défense de leurs droits, à permettre la mise en œuvre de la politique de promotion des personnes handicapées en général et des femmes handicapées en particulier. L’UNAFEHB entend contribuer également à la promotion socioéconomique des femmes handicapées. Pour atteindre ces objectifs, elle est accompagnée par des partenaires comme le ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale (MASSN), celui de la Promotion de la femme, le ministère de la Justice, l’ONG Light for the world et la Fédération burkinabè pour la promotion des associations de personnes handicapées (FEBAH). L’UNAFEHB a, à son actif, de nombreuses activités de plaidoyer, de formation de ses membres, de sensibilisation, etc. L’Union compte 49 associations de 50 à 80 membres et reste ouverte à toute association désireuse d’intégrer ses rangs. Elle ambitionne être une structure faîtière crédible, connue tant au niveau national qu’international. Au nombre de ses projets en perspective figurent le renforcement des compétences de ses membres, la mise en place d’un fonds de soutien aux micro-projets, l’acquisition d’un siège multifonctionnel.
Christine SAWADOGO