LUTTE CONTRE LA PRATIQUE DE L’EXCISION AU BURKINA : Le soutien des correspondants de presse sollicité

by Votre Santé Magazine

A l’initiative du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE), les correspondants de presse de la région du Centre-Ouest et ceux de la radio nationale et des radios privées ont bénéficié d’un renforcement de leurs capacités sur les conséquences de la pratique de l’excision. C’était le 31 mars 2015 au Centre Abbé Pierre à Koudougou.

La question des Mutilations génitales féminines (MGF) constitue   un problème de santé publique et une violation grave des droits de la femme et de la jeune fille. Pourtant la volonté politique pour venir à bout de cette pratique n’est plus à démontrer avec la mise en place du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE). Aussi, le Burkina a adopté une loi depuis 1996 punissant les coupables, allant d’un emprisonnement de six à trois ans et d’une amende de 150 000 à 900 000F CFA ou l’une de ces deux peines contre quiconque portera ou tentera de porter atteinte à l’intégrité de l’organe génital de la femme par ablation totale, excision, infibulation, insensibilisation ou par tout autre moyen. Cette volonté avait permis, à en croire les statistique de 2010, de ramener le taux de prévalence à 13% chez les filles de 0 à 14 ans. Avec la situation actuelle du pays, le Conseil a constaté que certains individus réfracteurs   réussissent à développer des initiatives pour contourner la loi. Aussi, toujours selon les responsables, on assiste à une nouvelle opinion qui tente de renier l’engagement politique des autorités dans la lutte contre la pratique de l’excision, en utilisant des canaux telles les radios pour diffuser leurs messages. Face à cette situation, le SP/CNLPE a décidé de relancer la sensibilisation des populations. Et c’est le sens de l’atelier d’information et d’échanges de Koudougou   sur les MGF et les textes juridiques contre la pratique des MGF avec les correspondants provinciaux de la radio nationale, ceux des radios privées qui émettent au-delà de la capitale et de la presse locale de la région du Centre- Ouest. Ce 31 mars, les correspondants, malgré la grève des transporteurs, ont tous répondu à l’invitation au vu de l’importance du sujet. Une mobilisation qui, de l’avis de la SP/CNLPE, Perpétue Toé, marque l’engagement de ces acteurs incontournables. « Cela nous réconforte dans la quête quotidienne de stratégies efficaces qui viendront à bout de la pratique de l’excision qui a su s’enraciner dans nos coutumes et qui semble défier toutes initiatives », a-t-elle signifié. Pour elle, la lutte contre les MGF exige de façon incontournable la communication et par ricochet l’implication des journalistes.   « C’est pourquoi il nous a paru pertinent de tenir la présente rencontre de sensibilisation en vue de renforcer vos connaissances en matière de MGF, afin que vous puissiez véhiculer davantage des messages plus appropriés », dira-t- elle. Projection de films sur l’excision,  état des lieux des MGF dans le monde et au Burkina,  les conséquences de MGF et la réparation des séquelles de l’excision sont les principales communications livrées. la dernière communication, a été présentée par Pr Michel Akontioga qui a expliqué de long en large les conséquences des MGF sur la vie des femmes à court terme. Une explication appuyée par des images qui donnent la chair de poule. Les participants, pour leur part, ont salué l’initiative qui leur a permis de renforcer leurs capacités pour mieux sensibiliser la population dans leurs localités respectives, en vue de permettre au SP/CNLPE d’atteindre son objectif à l’horizon 2017 qui est de réduire cette pratique néfaste de 40%. Toute personne qui a des informations sur un cas de pratique d’excision peut appeler ce numéro vert : 80 00 11 12.

Modeste BATIONO

ARTICLES SIMILAIRES

1 commentaire

1011 7 juin 2018 - 13 h 10 min

Merci pour votre article ! En parler c’est le début du combat …
Plasticienne engagée, j’ai réalisé une œuvre intitulée « Infibulation » sur le sujet des mutilations sexuelles féminines que j’ai pu présenter à 400 lycéens français pour la Journée des Femmes 2018. L’action est aussi la pédagogie et le débat. La sensibilisation c’est partout même en France.

A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/blog-page.html

Mais aussi une oeuvre plus pudique intitulée « Noli me tangere » sur l’inviolabilité du corps de la femme : https://1011-art.blogspot.fr/p/noli-me-tangere.html

Répondre

Laisser un Commentaire

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More