Tout ? Sextape ? Fétichisme ? Abstinence ? Echangisme ? L’amour peut-il être non seulement le moteur mais aussi le mobile d’actes sexuels ? Est-ce l’alibi idéal à tout ?
"Par amour" : ces deux mots constituent-ils une justification toujours et à jamais valable ? Le but n'est pas ici de vous faire des réponses types : "Oui, du moment qu'on a envie", "Oui, à condition de ne pas se mettre en danger", etc.
Je n'insisterai pas longtemps sur la nécessité évidente d’être en accord avec soi-même avant toute action sexuelle. Evidemment non, on ne doit certainement pas tout accepter par amour ! Je ne conseille à personne de s’infliger un rapport sadomasochiste s'il n’en éprouve ni le désir ni le besoin. Il ne faudrait (au conditionnel, vous remarquerez), jamais trahir sa propre intégrité. Quelques exemples toutefois pour ceux qui ont besoin de concret.
Ce qu'on ne devrait pas faire par amour
• Faire quelque chose pour se faire aimer. Par amour oui, mais pas pour amour.
• Invoquer l’amour comme prétexte à ses abominations : "Je t’ai demandé d’horribles choses et je t’ai frappé mais je t’aime tant, ne me quitte pas mon amour.”
• S’en servir de chantage affectif : "Si tu ne t’essaies pas au sadisme, c’est que tu ne m’aimes pas vraiment, alors je te quitte !"
• Nier ou renier ses goûts : "Je n’éprouve aucun plaisir à regarder un film porno, mais mon mari aime ça, et moi je l’aime lui."
En conflit avec notre souhait de tout contrôler
Mais, vous le savez aussi bien moi, "l’amour est enfant de bohème qui n’a jamais jamais connu de loi", et il arrive que l’on se trahisse en sa faveur. Qui plus est, il est assez naturel et beau, lorsqu’on aime et que l’on est aimé, d’avoir envie d’épouser les désirs de sa moitié.
Peut-on tout faire par amour ? Alors, oui, on peut, c’est même l’un des rares sentiments capables de nous faire faire tout et n’importe quoi. C’est en cela qu’il est noble. Aujourd’hui cependant, si notre rêve d’intensité est toujours bien présent, il se traduit davantage par l’acceptation d’un plan à trois que par un vrai sacrifice de soi, ou de réelles concessions à l’autre.
On veut être maître de sa vie, et ajouter simplement l’autre sans qu’il dérange, ce qui est impossible. Le souhait de tout contrôler ainsi que l'incapacité à laisser place aux doutes finissent par ébranler la capacité à tout faire par amour. Au mieux, on est prêt à déménager, et encore après s’être assuré qu’on ne se fera pas avoir sur le prix du loyer !
A quelles conditions peut-on faire par amour ?
Si donc on le peut et qu’on le veut, c’est uniquement sous conditions :Nous avons nos bémols, nos contradictions, nos limites. On voudrait l’amour passion, les papillons et les étincelles, mais pas les insomnies, les larmes et le ventre noué. Ou, au contraire, on voudrait la tranquillité et la quiétude, mais sans sa part d’ennui et de silence. On voudrait savoir avant tout si le jeu en vaut la chandelle .
Or, l’amour dont on parle là, celui qui rend capable du pire comme du meilleur, l’Amour avec un grand A, est absolument incompatible avec le grand A d’Assuré ou d’Assurance. Il suppose l’Absence de garantie. Il force une part d’Abandon et oblige le lâcher prise. Mais il faut bien se protéger, me direz-vous ! J’approuve. Voilà pourquoi nous arrivons enfin à LA question :
Quand peut-on, tout faire par amour ? Quand on est deux ! Le sacrifice unilatéral pour quelqu’un qu’on aime mais qui ne nous aime pas, c’est non ! Il est essentiel de ne pas ressentir un décalage trop important entre ses scénarios intérieurs et ceux de la personne aimée. Lorsque l’amour est réciproque et, vous l’aurez compris, que l’on est en accord avec soi, alors, on peut TOUT !
Source Magazine santé
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L’amour peut- être non seulement le moteur mais aussi le mobile d’actes sexuels